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domingo, 2 de novembro de 2014

Au Canada, les droits de l'homme ont désormais leur musée

Témoignages oraux ou écrits de survivants de génocides, scènes de racisme ordinaire ou oppression de peuples autochtones, une collection étonnante est présentée dans un tout nouveau musée des droits de l'homme au Canada.

Le nouveau musée des droits de l'homme au Canada le 10 octobre 2014 à Winnipeg, au coeur des plai...
AFP/Archives

Le nouveau musée des droits de l'homme au Canada le 10 octobre 2014 à Winnipeg, au coeur des plaines du Manitoba



C'est à Winnipeg, au coeur des plaines du Manitoba (centre), que ce Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP) doit officiellement ouvrir le 11 novembre, jour du souvenir, même si des visites guidées sont organisées depuis le début de l'automne.

Pour la symbolique, ce musée a été érigé au carrefour des rencontres ancestrales des peuples autochtones (Cris, Anishinaabe, Sioux..) avec l'objectif d'aider à la compréhension de l'autre et des droits de la personne, avec un regard particulier sur le Canada.

Les conservateurs ont réalisé un travail de fourmi pour réunir une bonne centaine d'heures de vidéos, des milliers de documents et de photos pour donner l’éventail le plus large possible de la notion parfois vague des droits de l'homme qui a "tellement de définitions", reconnaît Jodi Giesbrecht, directrice de recherche du MCPD.

"Certaines choses tenues aujourd'hui pour acquises ne sont pas toujours considérées comme relevant des droits de l'homme", explique-t-elle à l'AFP, notant que c'est la question des droits les plus récents qui provoque souvent le plus de controverse, même si de grands événements historiques continuent d'être contestés.

C'est à l'initiative de l'ancien magnat de la presse Izzy Asper, à la tête de l'empire des médias Canwest, aujourd'hui disparu, que ce musée a vu le jour. Ce projet a provoqué au passage quelques aigreurs parmi les "oubliés" des milliers de documents ou objets témoignant de l'oppression de peuples ou d'individus.

"Le musée n'est pas basé sur une collection, notre principal objectif est de raconter des moments de l'histoire. Mais il existe hélas plus d'événements tragiques que nous ne pouvons en raconter", souligne Maureen Fitz, directrice de la communication du MCDP.

La plupart des musées ou des monuments dédiés aux droits de l'homme "commémorent des événements spécifiques" et l'idée à Winnipeg est de prendre "les droits de l'homme comme une idée centrale, et d'utiliser les témoignages des victimes, des défenseurs ou de bien d'autres pour l’illustrer", explique-t-elle.

Les visiteurs cheminent en spirale sur une vingtaine d'étages, passant progressivement de l'ombre à la lumière, illustration de l'espoir en dépit des moments sombres de l'histoire.

Une bonne centaine de témoignages audio de survivants d'atrocités ou de génocides, beaucoup d'illustrations de l'Holocauste ou de massacres donnent un pâle reflet de l'humanité.

- Victoires de l'égalité -

Les pans plus sombres de l'histoire canadienne ne sont pas occultés avec le douloureux souvenir de l'internement des Ukrainiens pendant la Première Guerre mondiale, ou encore les jeunes enfants autochtones emmenés de force dans des pensionnats.

Le musée est aussi l'occasion de montrer les avancées et les victoires de l'égalité entre les races ou les libertés fondamentales, avec par exemple une urne électorale ayant servi lors de l'élection de Nelson Mandela en 1994 ou des photos de mariages de couples homosexuels.

Les conservateurs "tentent d'offrir un grand nombre de points de vue différents, et invitent les visiteurs à alimenter la discussion générale", particulièrement avec les outils interactifs, relève Jodi Giesbrecht.

Le musée de 351 millions de dollars canadiens (250 millions d'euros) est l'oeuvre de l'architecte américain Antoine Predock. En plein centre-ville, l'imposant bâtiment affiche une architecture futuriste, avec une tour d'une centaine de mètres de hauteur s'élançant au beau milieu d'un ovale de grandes pierres.

La cible des visiteurs est clairement celle des jeunes, lycéens ou étudiants. Dès le début 2015, des cars entiers de jeunes scolaires de la région vont commencer à visiter le musée et un fonds spécial a été créé, alimenté par de généreux mécènes, pour financer le déplacement des jeunes depuis tout le Canada mais aussi de pays étrangers.

"Il est important d'enseigner les droits de l'homme en raison des valeurs qu'ils véhiculent", selon June Creelman, directeur des programmes de formation du musée.

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