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segunda-feira, 3 de novembro de 2014

Grabuge au Musée du cinéma de Moscou - La nomination de la nouvelle directrice est si critiquée que 22 salariés ont préféré démissionner.

La nomination de la nouvelle directrice est si critiquée que 22 salariés ont préféré démissionner.


Les réalisateurs russes Sergei Eisenstein et Eduard Tisse. (Photo: The Kobal Collection)
Dans une lettre adressée au ministre de la Culture russe, Vladimir Médinski, tous les spécialistes de l’équipe travaillant au musée national du Cinéma de Moscou (conservateurs, archivistes et spécialistes de programmation de cinéma), soit 22 personnes, ont annoncé qu’ils quittaient leurs fonctions afin de marquer leur profond désaccord avec la directrice, Larissa Solonitsyna.Sur le même sujet


Patriarche. Cette jeune femme, ancienne rédactrice en chef du journal SK Novosti, organe de presse de l’Union des cinéastes de Russie, avait été nommée par le ministre en juillet en remplacement de l’illustre Naoum Kleiman qui présidait au bon fonctionnement du lieu depuis vingt-cinq ans. Kleiman, 75 ans, spécialiste d’Eisenstein, avait appris en juillet 2013 que ses attributions de directeur du musée ne seraient pas renouvelées. A l’époque, Alexandre Sokourov et Quentin Tarantino avaient officiellement protesté, apportant leur soutien à Kleiman et jugeant désolante une décision qui, par ailleurs, était prise dans un cadre de relocalisation très aléatoire des collections du musée (pas moins de 400 000 pièces d’archives). En novembre 2013, le très estimé patriarche est finalement maintenu et nommé au poste honorifique de président du musée, mais on lui adjoint les services de Larissa Solonitsyna.

Dans la lettre ouverte des démissionnaires, cette dernière est décrite comme une personne autoritaire et pratiquant une gestion opaque du pilotage de l’institution : «Sans avoir la moindre expérience du travail d’un musée et sans avoir fait connaissance avec nos collections, nos méthodes de rassemblement et de classement, la directrice s’est permis à plusieurs reprises des doutes injustifiés et insultants à l’égard du caractère scientifique de notre travail.» Une «atmosphère d’hostilité» qu’a encore aggravée l’arrivée récente d’un juriste mandaté par le ministère, et qui serait expert en «liquidation d’entreprises». Les employés sont convaincus que se trame une fermeture pure et simple du musée.

La confiance dans l’autorité de tutelle est elle-même des plus basses dans la mesure où Médinski est un chantre du nationalisme poutinien, qu’il ne juge pas la liberté d’expression artistique particulièrement primordiale dès lors qu’elle attente aux valeurs slaves : «Il est mieux de ne pas soutenir les cours de hatha yoga et de feng shui mais plutôt les cours de technologies traditionnelles, comme les sports de combat nationaux ou les cours de cuisine nationale», déclarait-il en juillet. L’homme s’est également fait remarquer en rédigeant une loi interdisant les jurons dans les films, au théâtre et à la télévision.

«Confiance». Un mouvement de soutien cinéphile a commencé à se déployer depuis quelques jours. Une lettre commune adressée au Premier ministre, Dmitri Medvedev, et cosignée du réalisateur Mark Cousins, de l’actrice Tilda Swinton et du délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, a été postée sur le site de la revue Sight and Sound : «Ce musée n’est pas seulement le vôtre, c’est aussi le nôtre. Et nous avons confiance en Kleiman et en son équipe. Ils ont fait leurs preuves et nous pouvons apprendre de leur expérience. Respectez leur savoir et leur intégrité.»
 
fonte: @edisonmariotti #edisonmariotti http://next.liberation.fr/cinema/2014/11/02/a-moscou-le-musee-du-cinema-capitule_1134708

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