Par La Voix de la Russie | Le musée d’État des peuples d’Orient à Moscou et le Musée-réserve d’État à Bakhtchisaraï, en Crimée, ont signé un accord de coopération. Il s’agit du premier accord de ce genre de la communauté des musées après la réunification de la Crimée à la Russie.
© Photo : RIA Novosti/Konstantin Tchalabov
Les deux musées ont pratiquement le même âge. Si celui de Moscou a été fondé en 1918, son congénère de Bakhtchisaraï n’a qu’un an de moins. Leurs collections sont également comparables et se composent d’environ 150 000 pièces. Pourtant, si le musée des peuples d’Orient privilégie la peinture et les objets d’art appliqué, le musée de Bakhtchisaraï préfère les produits des fouilles archéologiques. Le musée-réserve inclut des forteresses, des villes et des monastères rupestres dont les plus anciens datent des 6-7e siècles de notre ère :
« Le Musée de Bakhtchisaraï est réputé pour son école d’archéologie et ses excellents monuments. Nous avons également de très bons archéologues. Je pense que les deux musées ont tout à gagner à coopérer dans ce domaine »,estime le docteur en histoire Alexandre Sedov.
Alexandre Sedov, Directeur général du Musée d’État des peuples d’Orient qui dirige l’expédition russo-yéménite chargée des fouilles y compris dans l’île de Socotra, estime que la Crimée est une réserve archéologique en elle-même.
Les monuments d’archéologie datant des temps les plus reculés et du Moyen-Âge s’y rencontrent littéralement à tout bout de champ :
« Nous travaillons actuellement sur le projet +La Grande Route de la Soie+ lancé par le ministère de la culture,a dit Alexandre Sedov. – Nous avons commencé par le Caucase du Nord mais le point final de la Route de la Soie, c’est la côte de la mer Noire et notamment la ville de Soudak qui est le nom déformé de Sogdiane (région ancienne d’Asie Centrale). Dans cette ville du bord de la mer Noire il y avait une colonie des marchands sogdes considérés au Moyen-Âge comme très habiles et entrepreneurs. C’est grâce à eux que les marchandises chinoises passaient en Crimée via Sogdiane. »
On pense généralement que la ville de Soudak à l’Est de Crimée a été fondée en l’an 212. En témoigne les écrits du poète arabe Ibn-Saïd se rapportant à la fin du XIIIe siècle. Il écrivait notamment que la population de Soudak était un mélange des peuples et des religions grâce aux innombrables caravanes venant de l’Ouest et de l’Est.
Les archéologues de Moscou et de Crimée devront trouver les preuves matérielles de la vie de ce « mélange des peuples et des religions » dans la région de Soudak.
Mais l’accord de coopération va bien au-delà de l’archéologie :
« Nous avons prévu des échanges d’expositions et la présentation à Moscou des collections du musée de Bakhtchisaraï,a dit Alexandre Sedov. Il y aura aussi des échanges de spécialistes et l’aide à l’attribution des pièces. Nous avons dans nos collections quelques pièces provenant de Crimée qui sont venues compléter nos collections en 1944 si bien que l’aide de nos collègues de Bakhtchisaraï nous serait précieuse. »
La première exposition présentée à Moscou par le musée de Bakhtchisaraï dans les salles du Musée des peuples d’Orient était consacrée à l’éminent homme des lumières islamique Ismaïl-bey Gasprinski.
Ce n’était que le premier pas par lequel commence un long chemin. /N
Russie, Crimée, musée, Route de la Soie, Culture
fonte @edisonmariotti #edisonmariotti Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2014_10_19/La-route-de-la-soie-passe-par-Bakhtchisarai-2935/
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