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sexta-feira, 31 de outubro de 2014

L’art de la dynastie chinoise, peu montré en France, a trop souffert de l’ombre de l’armée en terre cuite du premier empereur. Le musée Guimet répare cette erreur en présentant 150 pièces exceptionnelles.

Les Han envahissent Paris


Attelage de la garde d’honneur découvert en 1979, site -de Leitai. H. 44 cm, L. 52 cm, l. 39,5 cm. Musée provincial du Gansu. © DR
Le 30 octobre 2014 | Mise à jour le 29 octobre 2014




Ils ont révolutionné l’art chinois. Inventé le papier. Donné ses lettres de noblesse à la calligraphie. Organisé la société en systèmes gouvernementaux et administratifs. Développé le culte funéraire. Mais dans l’histoire moderne et contemporaine, les Han (206 av. J.-C. – 220 apr. J.-C.) sont encore peu connus du grand public. La faute au premier empereur, Qin Shi ­Huangdi, fondateur de la dynastie Qin et dont on explora les alentours du tombeau en 1974. Les Chinois exhumèrent son armée de terre cuite, qui fait aujourd’hui les beaux jours de la ville de Xi’an. Mais au sein de l’histoire chinoise, Qin ne fut pas aussi révolutionnaire que les Han. « Le premier empereur n’a pas régné très longtemps, à peine trente ans, raconte Eric Lefebvre, le commissaire de l’exposition présentée au musée Guimet, mais surtout il dirigeait une Chine en guerre et morcelée. Les Han vont apporter une stabilité pendant près de quatre siècles. Et aussi donc un art funéraire impressionnant. »
Poids de natte, en bronze, or, argent et agate, découverts en 1968, tombe de Dou Wan. H. 3,5 cm, L. 5,9 cm. Musée provincial du Hebei. © DR


Les preuves sur pièces. En 206 avant Jésus-Christ, quand l’empereur Liu Bang s’empare du pouvoir, il commence déjà à penser à son grand voyage. La mort n’est qu’un passage vers l’au-delà, estiment les Han – inspirés par la pensée de Confucius, érigée en référence fondamentale par la nouvelle dynastie. Chacun doit se tenir prêt à mener la même vie de l’autre côté. Des milliers de répliques en terre cuite d’objets du quotidien sont donc réalisées, des substituts funéraires, communément appelés « mingqi ». Ces statuettes représentent des soldats principalement, des hommes, des femmes, mais aussi des chevaux, des cochons ou des bœufs. Les tombeaux sont préparés des années à l’avance. Des chars sont même installés dans certains, souvent avec des chevaux vivants. « L’archéologie chinoise est encore récente, estime Eric Lefebvre. A l’époque des Han, on comptait 60 millions d’habitants en Chine. Seuls les tombeaux des rois, des reines et de l’entourage des empereurs ont été fouillés. Beaucoup de choses restent à découvrir. »

Les futures dynasties chinoises choisiront au contraire de grossir le trait, de caricaturer les vivants



La légende veut que les empereurs aient fait couler du mercure autour de leur tombeau, pour empêcher l’ennemi de venir les déranger dans leur repos éternel. Aucun tombeau impérial n’a donc été ouvert. Seules les fosses les entourant ont été mises au jour, offrant le plus souvent de somptueuses surprises. « Certains tombeaux comportaient jusqu’à 7 000 objets différents, rappelle Eric Lefebvre, nous donnant une vraie vision de la ­société d’alors. » Effectivement. Si la plupart des objets exposés à Guimet appartenaient aux descendants et aux héritiers des empereurs, les niveaux les moins élevés de la dynastie Han nous sont encore inconnus.

Les Han possédaient un savoir-faire qui va marquer la Chine des siècles durant. Brûle-encens, vaisselle, lampes à huile, instruments de musique, chaque objet est raffiné, décoré de scènes du quotidien. Les substituts funéraires, inspirés parfois de la garde rapprochée des défunts, sont d’une finesse rare. Les futures dynasties chinoises choisiront au contraire de grossir le trait, de caricaturer les vivants. Chez les Han, on vit bien, on mange bien aussi – les représentations de scènes de banquet étant légion. Et on s’enivre au son de la musique. Les coupes à vin, les jarres permettant de le contenir ont été retrouvées dans presque tous les tombeaux. Evocation d’une incroyable richesse, l’exposition « Splendeur des Han » ferait presque rêver que cette dynastie se lance dans de nouvelles conquêtes. L’armée de terre cuite du premier empereur n’a plus qu’à se tenir sur ses gardes.

« Splendeur des Han, essor de l’empire céleste », au musée Guimet (Paris XVIe), jusqu’au 1er mars 2015.

fonte: @edisonmariotti #edisonmariotti http://www.parismatch.com/Culture/Art/Les-Han-envahissent-Paris-642448

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