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terça-feira, 4 de novembro de 2014

Balade à la Fondation Louis Vuitton : quand le bâtiment écrase le musée

C’est LA promenade du week-end : un tour au tout nouveau projet architectural parisien décoiffant, le musée de la Fondation Louis Vuitton, au cœur du bois de Boulogne, dans l’ouest de la capitale.



Le bâtiment de la Fondation Louis Vuitton au Bois de Boulogne, à Paris (DAVID SILPA/NEWSCOM/SIPA).






Pour inaugurer le bâtiment, une expo à la gloire... du bâtiment (Pierre Haski/Rue89)



La curiosité est au rendez-vous, tant le battage médiatique a été présent autour de l’inauguration, le 27 octobre par François Hollande et le maître des lieux, Bernard Arnault, du bâtiment à plus de 100 millions d’euros, signé par l’architecte américain Frank Gehry. 


Le hall de la Fondation Louis Vuitton vu d’un étage (Pierre Haski/Rue89)

Mais, comme c’est devenu une habitude depuis que le même Frank Gehry a construit le musée Guggenheim de Bilbao, en 1997, le bâtiment est l’attraction numéro un, bien plus que ce qu’il montre.

Et, comme à Bilbao, qui a connu une véritable renaissance économique et sociale depuis l’implantation du Guggenheim, le bâtiment de la Fondation Louis Vuitton attire le public pour ce qu’il est : une spectaculaire architecture de verre, d’acier et de bois implantée au cœur d’un espace idéal, boisé, à deux pas des tours de La Défense d’un côté, de la tour Eiffel et du vieux Paris de l’autre.


Le public déambule de salle en salle, grimpe les escaliers, traîne sur les magnifiques terrasses et, surtout, prend des photos, ou, le plus souvent SE prend en photo.

Tout, semble-t-il, a été conçu pour attirer l’œil du photographe amateur et de son smartphone, les courbes métalliques comme les jointures en bois, les angles de vision sur La Défense ou sur les arbres du bois de Boulogne. C’est un musée selfie par excellence... 

 
Terrasse de la Fondation Louis Vuitton dimanche 2 novembre, par beau temps (Pierre Haski/Rue89)

Le bâtiment est tellement imposant que les œuvres en pâtissent. Qui peut résister au gigantisme de Frank Gehry ? Pas grand monde, pas même un géant de la peinture comme Gerhard Richter, ou un artiste conceptuel comme Bertrand Lavier.

Il n’y a guère que l’artiste français Pierre Huyghe qui tienne le choc, avec la présentation d’une vidéo sur écran géant, tournée dans l’Antarctique, et qui a la puissance et l’énergie nécessaires pour se confronter à cette architecture-choc. 


Le seul à pouvoir se confronter au bâtiment, Pierre Huyghe et son film sur l’Antarctique projeté sur écran géant (Pierre Haski/Rue89)
Sous les lettres clinquantes entrelacées L&V


Le bâtiment soulève assurément l’enthousiasme, quelles que soient les réserves initiales, et aussi toute l’ambiguïté d’entrer dans un musée en passant sous les lettres clinquantes entrelacées L&V, Louis Vuitton, symbole du mariage nouveau riche du luxe, de la finance, et de l’art...

Et sans doute faudra-t-il attendre que soit passée la phase de la découverte de l’architecture ; la phase, aussi, de l’autocélébration du bâtiment et de son talentueux architecte, pour voir ce que le musée aura à proposer. Pour l’heure, c’est une prouesse architecturale, bien plus qu’une proposition muséale, qui attire le public.

C’est exactement ce que souhaitait Bernard Arnault en faisant appel à l’une des mégastars de l’architecture mondiale.
 
 
fonte: @edisonmariotti #edisonbmariotti http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2014/11/03/balade-a-fondation-louis-vuitton-quand-batiment-ecrase-musee-255851

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