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terça-feira, 23 de dezembro de 2014

Protestations et pétitions autour du musée du cinéma à Moscou

C’est une pétition en faveur d’une figure de la cinéphilie mondiale. Une protestation signée par de grandes personnalités du cinéma comme Bertrand Bonello, Costa-Gavras, Jean-Luc Godard, Tilda Swinton ou Wim Wenders. Ils protestent contre l’écartement de Naoum Kleiman de son poste de directeur du musée du cinéma de Moscou par les autorités russes. Cet expert de l’œuvre de Sergueï Eisenstein a consacré sa vie à l'histoire du cinéma.



Détail de l'affiche du film Cuirassé Potemkine, film soviétique muet réalisé par Sergueï Eisenstein, sorti en 1925. Flickr / Ivan Velichko





Quand Tarantino est venu à Moscou, il a demandé à voir la tombe de l’écrivain Pasternak et à rencontrer Naoum Kleiman. Car, pour les cinéphiles du monde entier, Naoum Kleiman est la mémoire du cinéma. Et pourtant, cet homme-là a été mis sur la touche par l’administration russe, comme le raconte son adjoint, Maxim Pavlov : « Fin juin, il a reçu un télégramme du gouvernement disant que son contrat ne serait pas renouvelé. Naoum a néanmoins accepté la nomination de Larissa Solonitsyna, car il a espéré que ce compromis permette de résoudre les difficultés du musée du cinéma, lié notamment à l’absence de locaux.»

Mais au lieu de travailler avec l’équipe du musée, la nouvelle directrice a fait table rase de l’existant et a licencié plusieurs personnes, dont le directeur adjoint Maxim Pavlov, qui s’inquiète de l’avenir du musée : «Les collections qui font partie des archives nationales ne sont pas menacées. Mais le musée a sa cinémathèque, et une bibliothèque exceptionnelle sur l’histoire du cinéma. Comme ces objets ne sont pas protégés par la loi, il est possible que, dans le cadre de l’optimisation dont on nous parle, une partie soit éliminée. En ce qui concerne les autres activités du musée, la programmation, l’enrichissement des fonds, les expositions, je peux dire qu’un coup dur leur a été porté. Dans son état actuel, ni la direction, ni le personnel restant ne sont en mesure de s’en occuper».

Motif politique ou incompétence ?

Pour la réalisatrice Assia Kolodijner, il ne faut pas y voir de motif politique, mais juste de l’incompétence. «C’est l’incompréhension par les structures bureaucratiques, de ce qu’est ce musée. Le musée du Cinéma, c’est comme le Bolchoï. Ça fait partie du patrimoine. »

Les difficultés du Musée du cinéma ont commencé en 2005, quand l’institution a du quitter ses locaux, repris par l’Union des Cinéastes, dont le président est Nikita Mikhalkov. La journaliste Larissa Malioukova voit d’ailleurs dans cette affaire, une opposition entre les deux géants du cinéma russe. «C’est à cette époque qu’a commencé le processus d’étranglement de Kleiman, parce qu'il n’a pas su trouver un langage commun avec notre ‘général’ du cinéma, Nikita Mikhalkov, qui doit être agacé par sa résistance. Il est clair que l’État, en n’aidant pas le musée à trouver des locaux, montre qu’il n’est pas satisfait de l’attitude de Kleiman. C’est pour ça qu’on le remplace par une personne proche de Mikhalkov. Quand Mikhalkov va construire son Palais du cinéma, il pourra accorder une petite place au musée, et dire ‘voilà nous avons un musée, il est beau’. Et cela sera plus facile à faire sans Kleiman. Il faut savoir que Mikhalkov a beaucoup d’influence sur notre ministre de la Culture». Le ministère de la Culture russe est silencieux sur cette affaire. Naoum Kleiman, qui espère un arrangement préfère ne pas s’exprimer.

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