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terça-feira, 7 de abril de 2015

Musee de Bagdad, une visite sous haute surveillance

Dans une Bagdad congestionnée par les embouteillages, les patrouilles des milices aux masques de tête de mort et de l’armée, c’est un lieu empreint de nostalgie où l’on peut reprendre son souffle. Le musée de Bagdad a ré-ouvert ses portes après 12 ans de fermeture. On retrouve avec bonheur le méandre de ses couloirs désuets, les vieux sacs verts éventrés d’ou une poussière de sable s’échappe, qui obstrue les fenêtres à défaut de les protéger.  Un des gardes ose une blague : « Ces sacs datent non pas des Assyriens mais des Américains ».  C’est bien le seul qui a le cœur à plaisanter. Alors que le pillage des antiquités du pays commencé en 2003 à la chute du régime de Saddam s’est accéléré avec l’occupation de pans du territoire par l’organisation de l’Etat islamique, qui médiatise la destruction de ses plus belles pièces, le personnel du musée dévisage ces visiteurs qui s’aventurent dans ces lieux  avec une curiosité mêlée de suspicion. L’angoisse  du conservateur est palpable. Il teste les journalistes avant de leur laisser entrevoir ses trésors « si vous aviez demandé à voir notre réserve je vous aurais refoulé du musée ».  Gardien de vestiges qui suscitent l’envie ou la détestation, il se méfie de tout le monde. On le comprend.

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Sous bonne escorte, on déambule devant les vestiges de civilisations  disparues. Est ce aussi parce que l’on sait ce qui se passe au Nord du pays à Ninive ou à Mossoul, mais la visite est bouleversante. On ne peut oublier les images des vidéos de propagande de l’Etat islamique où l’on voit des djihadistes s’acharner sur des bas reliefs de la cité  d’Hatra, alors on contemple avec une application forcée les pièces exhumées de l’antique cité , au cas ou elles aussi seraient amenées à disparaître. Ces statues de marbre, cet Hercule en albâtre de la période hellénistique (312-139 av JC), ces bas reliefs aux inscriptions araméennes  tandis qu’une jeune conservatrice aux talons qui claquent s’assure que nous ne prenions aucune photo des vestiges de Hatra. (On nous autorise en revanche a immortaliser les bas reliefs assyriens)

On tremble pour cette statue qui représente les  trois déesses pré islamiques du désert al Sham installées sur le dos d’un Lion. : Al-Lat, al Uza et al Manat.

 Ces trois déesses sont citées dans le Coran dans la sourate de L'étoile. Il est dit dans le Livre des idoles que les Arabes les considéraient comme les « filles du dieu » À l'ère islamique, al-Lāt était encore vénérée par tous les Arabes.  Mais son temple fut détruit et brûlé sur l'ordre de Mohammad.



Le conservateur nous apprend que sur les 15000 pièces qui ont été pilées depuis 2003 dans les réserves du musée, on en a retrouvé 4300 dont plusieurs au Japon, en Espagne et même une au Pérou… des archéologues du musée sont chargés de repérer leur trace sur internet. Nous n’en saurons pas plus.  Ceux-ci ont reçu des menaces de mort. On ne plaisante pas avec la mafia des  pilleurs de musée.

fonte: @edisonmariotti #edisonmariotti http://sara-daniel.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/04/05/musee-de-bagdad-une-visite-sous-haute-surveillance-559878.html

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