(H.Lewandowski/ RMN-Grd Palais)
« Le champ de courses, jockeys amateurs près d’une voiture »,
Edgar Degas, entre 1876 et 1887.
Edgar Degas, entre 1876 et 1887.
« Si j’étais le gouvernement, j’aurais une brigade de gendarmerie pour surveiller les gens qui font du paysage sur nature… Oh ! Je ne veux la mort de personne ; j’accepterais bien qu’on mît du petit plomb pour commencer. » Voilà ce qu’Edgar Degas aurait affirmé un jour au marchand Ambroise Vollard.
Un siècle plus tard pourtant, personne ne songerait à le dissocier de l’impressionnisme et de la vogue de la peinture en plein air. Entre 1874 et 1886, Degas fut le promoteur des huit expositions qui marquèrent la naissance et l’apogée du mouvement.
Il participa à sept d’entre elles. Néanmoins, ce rassemblement d’artistes différents, sans école ni manifeste, reste une « nébuleuse aux contours indéterminés », selon la formule du spécialiste Henri Loyrette.
« IL VOUS FAUT LA VIE NATURELLE, À MOI LA VIE FACTICE ! »
Dès cette époque, Degas lui-même rejette l’étiquette d’« impressionniste », inventée par un critique du Charivari à propos du tableau de MonetImpression, soleil levant. Lui qui se concentre sur les visages et les corps ne peut se retrouver dans cette appellation évoquant la peinture de paysage et le plein air.
Durant sa longue carrière (il disparaît en 1917 à 83 ans), Degas n’a jamais peint sur le motif mais toujours de mémoire, dans son atelier. « Il vous faut la vie naturelle, à moi la vie factice ! », proclame-t-il à ses camarades, crânement.
Au terme « impressionniste », Degas préfère celui d’intransigeant ou d’indépendant. Les expositions qu’il organise visent surtout à fournir une vitrine aux avant-gardes picturales, bannies des « salons » officiels.
DEGAS ÉTAIT FASCINÉ PAR INGRES
Cadrages novateurs, compositions audacieuses… Cette liberté farouche éclate dans les 80 œuvres rassemblées à Giverny, dont un tiers provient du Musée d’Orsay, avec qui le Musée des impressionnismes a noué un fructueux partenariat dès sa création en 2009.
Le parcours, à la fois chronologique et thématique, débute par la formation académique de Degas. Contrairement à la plupart des impressionnistes, le jeune bourgeois s’inscrit aux Beaux-Arts et effectue son « Grand Tour » : un séjour de trois ans en Italie.
Fasciné par Ingres, dont on retrouve l’influence dans ses croquis de jeunesse, Degas considère l’art du dessin comme le « pilier sacré sur lequel tout repose ». Copiant les maîtres anciens jusqu’à la fin de sa vie, il prépare longuement ses propres compositions qu’il « met au carreau », reportant son esquisse sur la toile par un système de grilles.
SES TOILES FONT REVIVRE LE QUOTIDIEN COLORÉ DE SON ÉPOQUE
S’il méprise la spontanéité affichée par certains de ses confrères, comment ne pas reconnaître dans son intérêt pour la vie moderne une caractéristique typiquement « impressionniste » ?
Ses toiles font revivre le quotidien coloré de son époque, baigné de lumières artificielles : prostitués à la terrasse d’un café, danseuses en répétition, repasseuses, musiciens ou négociants en coton.
Tous sont actifs, en mouvement, comme le reflet d’un monde en pleine effervescence. Ultime pied de nez aux « paysagistes », Degas livre même une sublime série de marines, inspirées d’un séjour en Normandie. Décidément, celui qu’on surnomma le « peintre des danseuses » n’est jamais là où on l’attend !
fonte: @edisonmariotti #edisonmariotti http://www.la-croix.com/Culture/Expositions/Degas-en-visite-au-Musee-des-impressionnismes-a-Giverny-2015-06-05-1320226
Nenhum comentário:
Postar um comentário