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domingo, 28 de junho de 2015

Israël : le musée d'art arabe de Sakhnin, une passerelle entre les cultures ?

L'exposition inaugurale, qui fait dialoguer les œuvres d'artistes juifs et arabes, a été ouverte par la « première dame » de l'Etat hébreu, sur fond de polémiques entre artistes israéliens et ministère de la Culture.



Après s’être fait un nom dans le ballon rond, la ville de Sakhnin parviendra-t-elle à s’imposer comme un haut lieu de l’art moderne arabe, voire comme un havre de paix pour artistes de tous bords ? Une certitude : cette bourgade de Galilée, située non loin de Saint-Jean-d’Acre (Akko, en hébreu), cultive sa différence. En mai 2004, l’Hapoel Bnei Sakhnin devenait le premier club de football représentant une ville arabe à remporter la Coupe d’Israël. Le 17 juin 2015, cette localité de 25 000 âmes inaugurait sans tambour ni trompette le premier musée arabe d’art moderne du pays.

ExpositionAdel Abdessemed : le paradoxe de l'art contemporain




Un projet qualifié ni plus ni moins de « révolutionnaire » par Nechama Rivlin, l’épouse du président de l’Etat hébreu, Reuven Rivlin, pendant la cérémonie. Et pour cause, l'Amocah (Arab Museum of Contemporary Art and Heritage) ambitionne d’associer les œuvres d’artistes arabes à celles d’artistes juifs, histoire de favoriser les rencontres et les échanges. L’exposition inaugurale s’intitule ainsi « Hiwar » (« dialogue » en arabe) et aligne les travaux d’Adel AbdessemedButhina Abu Milhem,Micha UllmanMoshe GershuniMenashe Kadishman ou Danny Caravan.





Promouvoir la paix au travers de l’activité artistique, cette louable intention peut sembler un brin utopique, un an après la passe d’armes meurtrière entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Mais pour les initiateurs d’Amocah, à savoir le sculpteur israélien Belu-Simion Fainaru, l’artiste Avital Bar Shay et la municipalité de Sakhnin, ce projet possède justement une dimension thérapeutique, « destinée à contrecarrer les tensions croissantes entre Juifs et Arabes ». « Il est temps de reconnaître que nous ne vivons pas dans des sphères parallèles », ont-ils fait valoir.



L'ouverture du musée de Sakhnin intervient en tout cas au plus fort d’une autre bataille : la « guerre culturelle » opposant depuis quelques semaines les artistes israéliens à la nouvelle ministre de la Culture, Miri Regev. Celle-ci menace de priver de financements publics les projets artistiques qui ne sont pas assez politically correct à ses yeux. 

Un sujet que n'a pas éludé l'épouse de Reuven Rivlin, considéré comme un ardent défenseur des valeurs démocratiques, lors de l'inauguration de l’institution. « L’art n’est pas la propriété de tel ou tel camp, de la droite ou la gauche, des Ashkénazes ou des Orientaux, a-t-elle asséné. Honte à nous si l’art devient victime d’une politisation dangereuse d’un côté comme de l'autre. »


font: @edisonmariotti #edisonmariotti http://www.telerama.fr/

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